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nécessaire dans cette partie importante du pays, peut plus efficacement assurer l’amélioration de sa valeur ; et toute amélioration de cette nature doit nécessairement conduire par une diminution correspondante dans la quotité, à une augmentation semblable de la valeur du papier des Banques de province, échangeable contre le papier de la Banque d’Angleterre. Il est plus que probable que la même diminution de la circulation des Banques particulières se produisit en Irlande, parce que les banques particulières en Irlande ont l’habitude de donner du papier de la Banque d’Irlande à la place de leurs propres billets, lorsqu’on le leur demande, et elles ne pouvaient pas, par conséquent, ne pas ressentir les effets d’une nouvelle limitation du papier contre lequel le leur était échangeable. On doit, cependant, par justice pour les directeurs actuels de la Banque, rappeler à la Chambre que la suspension des payements en espèces, bien qu’elle ait paru avoir eu pour origine une fausse appréciation faite par la Banque des difficultés particulières de notre époque, n’a pas été une mesure émanant de l’initiative de la Banque, mais imposée par le législateur qui a cherché à la justifier par des raisons majeures de politique intérieure et d’utilité publique. Aussi ne faut-il pas faire un crime aux directeurs, de ce que, dans la nouvelle situation où leur compagnie commerciale a été placée par la loi, et se trouvant investis du soin de régler et de contrôler la circulation tout entière du pays, ils n’ont pas eu une connaissance approfondie des principes qui doivent présider à l’accomplissement d’un mandat aussi délicat, et s’ils ont continué à conduire leurs affaires d’escompte et d’avances suivant leur ancienne routine.

Il est important, également, de remarquer que, sous l’empire du premier système lorsque la Banque était tenue d’échanger ses billets contre des espèces à première réquisition, l’état des changes avec l’étranger et le prix de l’or influencèrent très-notablement sa conduite dans l’émission de ces billets, quoique ce ne fût point une pratique des directeurs de se préoccuper systématiquement de l’une ou de l’autre. Aussi longtemps qu’on put demander de l’or en échange de leur papier, ils furent promptement informés de toute baisse du change et de toute élévation du prix de l’or, parce qu’on courait chez eux pour s’en procurer. Si, à un moment quelconque ils dépassaient imprudemment la limite normale de leurs avances et de leurs émissions le papier leur était promptement rapporté par ceux qui étaient tentés de faire un profit soit sur le prix de l’or sur le marché, soit par le taux du change. De cette manière, le mal se