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Pour mieux élucider encore cette question des changes irlandais, qui a tout dernièrement attiré l’attention du Parlement, il est bon de faire remarquer que l’Irlande n’a pas d’affaires de change avec les pays étrangers, excepté avec Londres ; et que les payements d’Irlande au continent sont par conséquent convertis en monnaie anglaise et ensuite en monnaie des pays dont l’Irlande est la débitrice. Au printemps de 1804, le change de l’Angleterre avec le continent était au-dessus du pair, et le change de l’Irlande était dans un état tel que £118 10sh. en billets de la Banque d’Irlande, pouvaient acheter seulement £100 de billets de la Banque d’Angleterre. C’est pourquoi, si les billets de la Banque d’Irlande n’étaient pas dépréciés, et on l’a soutenu, il s’ensuit que les billets de la Banque d’Angleterre faisaient prime de plus de 10% au-dessus du type de la monnaie des deux pays.

Les principes émis par la Commission de 1804 eurent probablement quelque poids aux yeux des directeurs de la Banque d’Irlande ; car entre la date du rapport de la Commission (juin 1804) et janvier 1806, la circulation des billets de la Banque d’Irlande fut graduellement réduite (quoique avec de petites fluctuations occasionnelles) de 3 millions environ à £2.410.000 ce qui équivaut à une diminution de près de 1/5. À la même époque, toute la monnaie d’argent qui avait été mise en circulation fut supprimée par une loi. La circulation fiduciaire de la Banque d’Angleterre et des Banques provinciales paraît s’être accrue graduellement pendant la même période. Ces deux causes réunies ont eu une influence notable pour relever au pair le change de l’Irlande avec l’Angleterre.

La Banque d’Irlande a de nouveau graduellement accru ses émissions jusqu’à environ £3.100.000, chiffre un peu plus élevé que celui qu’elles atteignaient en 1804 et cette augmentation n’était probablement pas disproportionnée par rapport à celle qui eut lieu en Angleterre pendant la même période. Peut-être, cependant, ne faudrait-il pas assurer que la diminution des émissions de la Banque d’Irlande entre 1804 et 1806 produisit une réduction correspondante dans les émissions des Banques particulières en Irlande, exactement de la même manière qu’une diminution du papier de la Banque d’Angleterre produit cet effet sur les Banques provinciales dans la Grande-Bretagne ; parce que la Banque d’Irlande ne possède pas le privilége exclusif de la circulation fiduciaire, privilége dont jouit la Banque d’Angleterre à l’égard de la capitale de ce royaume. Le Banque d’Angleterre en restreignant la quantité de cet article