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« Alors quelle est la différence pour cent entre la quantité d’or étalon à Hambourg et à Londres qui équivaut à £58.4sh. sterling ? — Environ 5,5%. »

— « Supposez que vous avez une livre (troy) de notre or étalon à Amsterdam et que vous voulez vous en servir pour avoir une lettre de change sur Londres, quel devra être le montant sterling de cette lettre de change ? — Au prix d’Amsterdam de 14%, change 31.6 et agio de banque de 1%, le montant de la lettre de change serait de £58.18sh.

— « Au prix actuel de £412sh., quelle quantité de notre or étalon achetez-vous à Londres pour £58.18sh. sterling ? 12 onces 16dwts. »

— « Combien cela fait-il pour cent ? 7 0/0. » —

Des calculs semblables, mais faits sur des données différentes, se trouvent dans la déposition de M. Abraham Goldsmidt. Des réponses de M. Greffulhe il résulte que lorsque le change estimé avec Hambourg était 29, c’est-à-dire de 16 à 17% au-dessous du pair, la différence réelle du change, résultant de l’état du commerce et de la balance des payements n’était pas plus de 5,5% au désavantage de notre pays ; que lorsque le change estimé avec Amsterdam était £3L6sh., c’est-à-dire environ 15% au-dessous du pair, le change réel n’était pas plus de 7% au détriment de notre pays ; que, lorsque le change estimé avec Paris était 20, c’est-à-dire 20% au-dessous du pair, le change réel n’était pas plus de 8,5% au désavantage de notre pays. Après avoir fait cette part à l’effet de la balance du commerce et des payements sur nos changes avec ces trois places, il restera encore une dépréciation de 11% dans le change avec Hambourg, de plus de 8% dans le change avec la Hollande, et de 11,5% dans le change avec Paris, qui devra être expliquée d’une autre manière.

Si le même mode de calcul était appliqué aux relevés plus récents de nos changes avec le continent, on verrait peut-être que, quoique le change estimé soit actuellement défavorable à notre pays, le change réel est en sa faveur.

D’après les raisonnements qui précèdent au sujet de l’état des changes si on les envisage séparément, votre Commission aurait de la peine à ne pas supposer qu’une partie au moins de la grande dépréciation que les changes ont récemment éprouvée est le résultat non de l’état du commerce, mais d’un changement survenu dans la valeur relative de notre agent de circulation.