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de la valeur relative de l’or et de l’argent pendant cette même période ; et comme la valeur relative de ces deux métaux précieux est sujette à des variations, le pair du change entre deux pays de ce genre ne peut pas être rigoureusement déterminé, parce qu’il varie entre de certaines limites. On en verra la preuve dans l’Enquête, dans le calcul du pair entre Londres et Hambourg, qui est évalué à 34. 3,5 schillings flamands pour 1 livre sterling. Le taux du change, qui est le résultat, à une époque quelconque, de la balance du commerce ou des payements faits entre deux pays, ainsi que de la disproportion, qui en est la conséquence, entre l’offre et la demande des traites tirées par l’un des deux pays sur l’autre, le taux du change, disons-nous, est l’écart qui se produit d’un côté ou de l’autre par rapport au pair réel et fixe. Mais le pair réel se trouvera altéré s’il survient quelque changement dans la monnaie de l’un des deux pays, que ce changement consiste dans l’usure ou un abaissement de la monnaie métallique au-dessous de son titre légal, ou dans le discrédit d’un papier ayant cours forcé, ou dans l’excès d’un papier circulant non convertible en numéraire. S’il se produit une dépréciation dans la valeur intrinsèque d’une portion déterminée d’une monnaie, cette portion cessera d’être égale à la même portion de l’autre monnaie. Mais quoique le pair réel des monnaies soit ainsi altéré les négociants, ayant peu ou point d’occasions de se préoccuper du pair, continuent à évaluer le cours du change d’après la première dénomination du pair ; et dans cet état de choses il est nécessaire de faire une distinction entre le cours du change réel et le cours du change évalué. Le cours du change évalué, tel qu’on le trouve dans les Tables à l’usage des commerçants, doit comprendre alors non-seulement la différence réelle de change provenant de l’état du commerce, mais aussi la différence entre l’ancien et le nouveau pair. Ces deux sommes peuvent se trouver ajoutées l’une à l’autre dans le calcul ou se faire contre-poids l’une à l’autre. Si le pays, dont la monnaie a subi une dépréciation en comparaison de l’autre, a aussi contre lui la balance du commerce, le taux évalué du change sera plus défavorable encore que la différence réelle du change ; et si le même pays a la balance du commerce en sa faveur, le taux évalué du change paraîtra moins favorable que la différence réelle du change. Avant le nouveau monnayage de notre argent sous le règne du roi Guillaume le change entre l’Angleterre et la Hollande, évalué de la manière ordinaire, d’après le titre de leurs monnaies respectives, était de 25% au détriment de l’Angleterre ; mais la valeur du numéraire ayant cours en