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prix de l’or sur le marché, et une dépréciation du taux des changes avec l’étranger, tels seront les effets d’une surabondance du médium de circulation dans un pays qui a adopté une monnaie non exportable dans les autres pays, ou non convertible à volonté en une espèce de numéraire exportable.


II.


Votre Commission est ainsi amenée à l’objet suivant de son Enquête l’état actuel des changes entre l’Angleterre et le continent. Et ici, comme dans le chapitre précédent, votre Commission doit rappeler d’abord les avis qu’elle a recueillis de la bouche d’hommes pratiques, touchant les causes de l’état actuel du change.

M. Greffulhe, un négociant faisant un commerce général, et trafiquant surtout avec le continent, a attribué la baisse du taux du change entre Londres et Hambourg, près de 18% au-dessous du pair, dans l’année 1809, « à la fois à la situation commerciale de notre pays par rapport au continent, et à cette circonstance que les importations, payements de subsides, etc., ont de beaucoup dépassé les exportations ».

Il a ajouté cependant qu’il avait formé son opinion sur la balance du commerce en grande partie d’après l’état du change, bien qu’elle eût été corroborée par les faits qu’il avait observés. Il a insisté particulièrement sur les importations considérables de la Baltique, sur les vins et les eaux-de-vie apportés de France, en échange desquels aucune denrée n’avait été exportée de notre pays. Il a fait observer d’autre part que l’exportation des produits coloniaux sur le continent s’est accrue l’année dernière, comparativement aux autres années ; et que, pendant l’année dernière, il y a eu un excédant, qui s’élevait à une quantité considérable, dans les exportations des produits coloniaux et des objets manufacturés anglais en Hollande, par rapport aux importations de cette dernière provenance, mais pas un excédant à peu près égal, croyait-il, à l’excédant des importations de toutes autres provenances, à en juger et par l’état du change et par les faits généraux qu’il avait été à même d’observer. Il a exposé ensuite que ce n’était pas la balance du commerce, mais la balance des payements, qui était défavorable à notre pays, et que c’était là la cause principale du taux du change ; il a fait remarquer aussi que la balance des payements pour une année pouvait être à notre désavan-