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un intérêt élevé et souvent de ruineuses commissions. Il y a donc eu dans les emprunts d’États, en 1863 et 1864, une cause très-active de cherté de l’argent.

Lorsqu’on tient compte de tous les éléments que nous venons d’indiquer, on ne saurait être surpris du taux moyen que l’escompte a atteint pendant ces deux années, et les cours devenus célèbres, 6,5% en France et 7% en Angleterre, n’ont rien qui étonne l’observateur attentif.

Cependant, ces résultats d’événements d’ordre supérieur ont surpris bien des gens, de grands étonnements se sont manifestée et d’innombrables plaintes se sont fait entendre. Beaucoup de commerçants et d’industriels ont souffert d’un état de choses qui pour eux, n’avait que de pénibles conséquences, et dont les causes réelles leur échappaient. Toutes ces souffrances et toutes ces plaintes se sont fait jour dans la presse et dans les assemblées ; elles ont trouvé des organes autorisés dans quelques hommes distingués, mais professant, en matière de crédit, des opinions que les faits ne justifient pas. On a attribué le taux élevé de l’intérêt à l’organisation même du crédit, et à l’existence de certaines institutions permanentes, au lieu de se borner à en chercher la cause dans des circonstances toutes puissantes, quoique passagères, et dont les faits ont clairement démontré l’influence durant les deux années qui nous occupent. Une polémique des plus vives a été soutenue par les diverses opinions, et l’émotion publique a survécu aux causes qui l’avaient fait naître.

Cependant, l’éducation publique en matière économique et financière se poursuit au milieu de toutes les crises commerciales, de toutes les luttes d’opinion, et les véritables principes se dégagent des luttes de la pensée, manifestée par la parole et par les écrits.

En France comme en Angleterre, toutes les opinions se font successivement jour, toutes rencontrent d’habiles auxiliaires et des contradicteurs non moins distingués. C’est au public à conclure, et il n’est pas douteux qu’il saura trouver la vraie solution et qu’il fera triompher, en fin de compte, les principes les plus salutaires