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ni plus content de lui-même ; et parce que cʼétait Polixène qui le caressait le plus, cela lui donna la hardiesse de venir auprès d’elle, et de lui dire quelques douceurs. Elle les recevait avec un tel tempérament, qu’elle lʼembarquait toujours de plus en plus ; il lui prenait même la main, lui touchait le bras, et feignant de lui vouloir dire un mot à l’oreille, il la baisa. Alors Polixène lui appuya un grand soufflet.

C’était le signal des conjurés. Chacun se rua sur lui ; l’un lui donnait une nasarde : voilà pour le philosophe amoureux. L’autre, de grands coups d’épingle : voilà pour le musicien amoureux. L’autre de grands coups de busc sur les oreilles : voilà pour le poëte amoureux. Je fis ce que je pus pour secourir sa philosophie, sa musique et sa poésie attaquées de toutes parts ; et tout ce que je pus, fut de le tirer de la presse, et de lui ouvrir la porte pour s’enfuir.

Il criait de toute sa force, en s’en allant : coquettes, coquettes, je saurai bien me venger ; et on m’a dit qu’étant mort, ou de