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Philidor était un jeune homme sorti fraîchement de lʼacadémie, qui voulait s’égayer, qu’il était bien trompé si sa sœur n’était une franche coquette ; qu’il voyait bien qu’il ne pourrait plus me gouverner à l’avenir ; qu’il me suppliait de l’en dispenser, qu’il m’enverrait à sa place un de ses anciens écoliers, qui savait sa méthode aussi bien que lui. Je lui fis mille remercîmens des bontés qu’il avait pour moi. Nous nous séparâmes. Voici le commencement d’une histoire bien plus plaisante.

Mon philosophe, encore qu’il ne parlât que par tables, par définitions et divisions, était pourtant commode en ce point, qu’il était content, pourvu qu’en l'écoutât, et n’exigeait rien autre chose ni de moi, ni des femmes qu’il voyait, qu’un peu d’attention qui était bien dû à ses discours.

Ce n’était point là l’humeur de son ami ; que Philidor appelait son prévôt de salle. Il faisait le galant ; il voulait persuader l’amour dont il parlait ; il soupirait quelquefois ; il chantait même des airs dont il