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belle malice, s’avisa de me demander si dans mon livre il n’y avait pas une table de la danse. Monsieur, dit Polixène au philosophe, il faut que vous en fassiez une pour lʼamour de moi. Cela est fort aisé, dit Philidor ; je lui en sauverai la peine. Je mettrai premièrement quelques propositions générales pour montrer la nécessité ou utilité de la danse. J’en ferai après la définition. La danse est un mouvement mesuré du corps au son de la voix ou de dʼinstrument. Elle est ou simple, ou figurée, ou par bas, ou par haut. Ensuite, j’en remarquerai la différence : les sarabandes, les branles, les courantes, les ballets ; j’en distinguerai les pas ; le pas coulé, le gravé, le coupé, lʼentrechat. Adieu, les maîtres à danser ; quand ma table sera faite, quiconque la lira sera un habile sauteur.

Polixène se mit à rire de tout son cœur. Mon philosophe sortit de dépit. Je courus après lui ; je lui fis des excuses dans mon antichambre le mieux que je pus. Il me dit que tout cela ne le choquait point ; que