Page:Couillard-Després - Louis Hébert, premier colon canadien et sa famille, 1913.djvu/99

Cette page a été validée par deux contributeurs.

les habitants seraient traités avec honneur ; qu’ils sortiraient du fort avec leurs armes, leurs habits et leurs pelleteries. Que tous, religieux et laïques, seraient reconduits en France, sans excepter les deux petites filles sauvages que M. de Champlain avait adoptées ; que les prisonniers, entre autres Eustache Boulé, auraient le même sort ; que dans l’espace de trois jours une barque serait mise à la disposition des Français pour les conduire à Tadoussac où se trouvait un vaisseau sur lequel cent personnes pourraient prendre passage. Les conditions de la capitulation furent acceptées le 19 juillet 1629.

Les religieux obtinrent en plus la permission de célébrer la Messe ; des gardes furent postés près du couvent des Jésuites, celui des Récollets, et la maison de Couillard. Louis Kertk remit à M. de Champlain un mémoire détaillé de tous les objets qui se trouvaient au fort ; « ce qu’il m’accorda avec toutes sortes d’affections, écrit M. de Champlain. » C’en était fait ! L’imprévoyance des Associés des Marchands et leur sotte cupidité avaient causé la ruine de la Nouvelle-France. Tous les travaux que le fondateur avait accomplis étaient perdus. Les Anglais ruinaient encore une fois ses plus chères espérances.

Guillaume Couillard et Mme Hébert ne pouvaient taire leur chagrin. Il leur fallait perdre le fruit de leurs travaux. C’était leur ruine et celle de leur famille. Il leur restait cependant un espoir : Louis Kertk les engageait à rester sur leurs terres, leur