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dizaine d’arpents de terre en valeur, il dut chercher le moyen d’accomplir plus d’ouvrage en moins de temps. M. de Champlain fut singulièrement réjoui par cette innovation, car, comme il le déclare dans ses mémoires, elle montrait à ceux qui auraient désormais le courage de se livrer à la culture, qu’ils pouvaient le faire avec tout autant de facilité que dans la mère-patrie.

Cependant durant de longues années encore peu de colons imitèrent la conduite de Guillaume Couillard. Cette incurie de tant d’hommes qui auraient pu employer leur temps d’une manière utile fut la cause de la perte de la Nouvelle-France.

Durant l’hiver de 1627, la famine commença à se faire sentir. Les vaisseaux envoyés par la Compagnie subirent des retards extraordinaires. Les vivres destinées au soutien des habitants étaient en grande partie consumés pendant la traversée. À l’arrivée des vaisseaux il ne restait presque rien pour Québec. Chez les sauvages la situation n’était pas plus encourageante. Leur récolte de blé d’Inde n’avait pas été considérable, et eux-mêmes venaient chercher des provisions au fort. Guillaume Couillard, grâce au produit de ses champs, fut heureux d’aider ses compatriotes si éprouvés, et il resta l’unique espoir de ces pauvres affamés. C’est à ce moment que l’on commença à comprendre que l’agriculture était la vraie source de richesse pour la colonie. À ces inquiétudes qui attristaient M. de Champlain, d’autres aussi fondées s’ajoutèrent bientôt. Les sauvages, en-