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Plus tard la fille de Louis Hébert aimait à rappeler les circonstances de cette attaque où la protection de Dieu sur la colonie avait été si manifeste : « étant certaine, écrit le Père Leclerq, que si les Iroquois eussent connu leurs forces, ils auraient pu, sans difficulté, la désoler entièrement en l’absence de M. de Champlain. »

Cette fille de Louis Hébert se maria en 1621 à Guillaume Couillard, jeune colon originaire de Normandie, arrivé au Canada, en 1613. C’était un charpentier à l’emploi de la Compagnie[1]. Il ne tarda pas à se lier intimement avec Louis Hébert. Il aimait à lui rendre service, et, comme lui, à cultiver la terre. Bientôt il se prit d’affection pour les défrichements, et il fit connaître à Louis Hébert le désir qu’il caressait dès longtemps de se fixer près de lui d’une manière définitive en y établissant un nouveau foyer.

À cette époque on se mariait jeune et les fréquentations n’étaient pas longues. Heureux de rencontrer dans Guillaume Couillard un homme laborieux, honnête, et, au témoignage de Champlain, aimé de tout le monde, Louis Hébert consentit à lui donner, en mariage, sa seconde fille Marie-Guillemette.

Il y eut de grandes réjouissances dans la colonie à l’occasion de ce mariage qui fut célébré le 26 août 1621, dans la chapelle de l’Habitation, en présence

  1. Guillaume Couillard, d’après toute probabilité, était originaire de Normandie. Une note, trouvée dans les papiers de la famille Couillard, mais que nous n’avons pu vérifier, le fait naître en 1591, à St-Landry, de Paris, du mariage de Guillaume Couillard et de demoiselle Élisabeth de Vesin. Cette famille de Vesin était d’extraction noble ; elle portait : « De gueules à trois rocs d’échiquier d’or ».