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sauvages ne tardèrent pas à le visiter et à s’attacher à lui. Il employait mille procédés pour les gagner. Que de services il leur rendit sans exiger de retour ! Tandis que les Associés des Marchands ne voyaient en eux que des êtres bons à exploiter, Louis Hébert, lui, les regardait comme des créatures raisonnables qui eussent pu arriver à la connaissance de Dieu si on leur en eût donné les moyens.

Mme Hébert rivalisait de zèle avec son digne époux. Comme lui elle se mit à étudier la langue des indigènes et elle s’appliqua à les instruire des vérités de la foi. Elle inaugura, comme nous le disons plus loin, dans sa maison une école où les petits sauvages des deux sexes se rendaient pour apprendre leurs prières et le catéchisme. Quelle charité dans cette première famille chrétienne !

La plupart de nos familles, qui arrivèrent dans les premières années sur le sol canadien, suivirent l’exemple de ces colons. Comme eux elles aidèrent de toutes leurs forces à propager le nom du Christ sur nos rives. Les Relations des Jésuites, si intéressantes, contiennent des pages qui témoignent du zèle apostolique des premiers colons canadiens.

Les jours de dimanche et de fête Louis Hébert et sa famille se rendaient à la chapelle de l’Habitation où un Père célébrait la Sainte-Messe en présence de toute la population. C’est là que nos premiers pères puisaient le courage dont ils avaient tant besoin pour continuer leur œuvre.

Le soir, Martin, Desportes, Pivert et leurs femmes