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avec la terre féconde, qui s’y attache par ses travaux, et qui y trouve sa vie, sa richesse et son bonheur

Avant Louis Hébert, les découvreurs avaient pris possession solennellement du Canada, mais y avaient-ils laissé après eux des vestiges de leurs passages ? Non, ils étaient retournés dans la mère-patrie, à l’exception de M. de Champlain, sans avoir rien édifié, rien créé.

Mais par son geste de défricheur, Louis Hébert entreprit la conquête pacifique des terres de la Nouvelle-France. Il assura à son roi la possession de notre vaste pays ; après lui d’autres s’établirent sur de nouvelles terres ; petit à petit, à mesure que la forêt recula devant les pionniers de la civilisation, des champs fertiles, des terres riches fournirent abondamment les produits de la ferme, sources de richesses plus durables que celles du comptoir.

Jusqu’à Louis Hébert, les Français n’eurent ni le temps ni la permission de se livrer à la culture. Les Associés des Marchands l’avaient défendu expressément. Avec le premier colon s’ouvrit la première clairière, dans la sombre forêt, et une ère nouvelle commença à luire sur la Nouvelle-France. L’enfant des bois trouva, dès lors, dans les visages pâles, d’autres hommes que des marchands indignes ; il rencontra des apôtres, des frères. Louis Hébert devint bientôt le confident et l’ami des pauvres indigènes.

Les défrichements coûtèrent beaucoup de peines.