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Les familles Martin et Desportes comptent encore de nombreux descendants parmi nous. Quelques interprètes, des commis, des ouvriers, les Pères Récollets, soit environ cinquante personnes, formaient le premier noyau de la Nouvelle-France.

L’arrivée d’un vaisseau, à cette époque, était chose peu ordinaire. Mais cette fois, il y avait plus que simple curiosité dans la démarche des habitants de Québec vers le port : on attendait une famille dont le chef, brave entre tous, avait décidé de s’établir pour jamais sur les terres canadiennes. Quelques hommes connaissaient Louis Hébert pour l’avoir rencontré à Paris. Tous avaient entendu parler de ses travaux en Acadie.

Tandis que les hommes pressaient la main de Louis Hébert, les femmes entouraient Marie Rollet, qui, toute heureuse de rencontrer sur nos bords des personnes de son sexe, fut sensiblement touchée de la sympathie qu’on lui témoignait. Avec de telles compagnes les ennuis de l’exil s’annonçaient moins cruels et moins rudes à supporter. On peut bien penser que cette journée fut tout à la joie. Si l’on en croit la tradition, Louis Hébert dressa sa tente sous un orme majestueux qui se voyait encore en 1848, au coin de la rue Sainte-Anne. C’est là qu’il demeura avec sa famille en attendant qu’il eût une demeure en état de le loger convenablement.

Louis Hébert avait obtenu une concession de terre d’environ dix arpents. Tout en se reposant des fatigues de la traversée, il se mit à la recherche d’un en-