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de cultiver un lopin de terre assez grand pour l’entretien de sa famille.

Les Associés de la Compagnie acceptèrent ces conditions peu onéreuses et ils permirent à Louis Hébert de s’établir à Québec.

Notre premier colon, cette fois, allait quitter la France pour toujours. À Paris, il possédait des propriétés ; il les vendit. Ses parents et ses amis le sollicitèrent de revenir sur sa détermination. Ils lui représentèrent sans doute toutes les fatigues qu’il avait subies, toutes les peines qu’il avait endurées sur la terre acadienne. Rien ne put l’ébranler. Il prévoyait que cette nouvelle démarche lui causerait des ennuis. Mais si grand était son désir de contribuer à la fondation de la Nouvelle-France et à la conversion des sauvages qu’il se sentit la force de surmonter tous les obstacles. Que lui demandait-on, en effet ? On le priait de recommencer à Québec les travaux entrepris autrefois en Acadie. Peu lui importait d’avoir dépensé huit ans dans une entreprise qui avait échoué misérablement et dans laquelle il avait perdu son temps, ses peines, tout le fruit de son labeur. M. de Champlain faisait appel à son patriotisme et à sa foi ; il comptait sur son aide pour commencer une colonie stable c’en fut assez pour lui faire repousser toutes craintes d’insuccès. Louis Hébert se sentait appelé de Dieu pour contribuer à la fondation d’une Nouvelle-France et à fournir, par là, aux aborigènes, les moyens de parvenir à la foi chrétienne. Cet homme, cet humble colon est donc le type du pionnier-apôtre.