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tra Louis Hébert, son ancien compagnon de Port-Royal, qui suivait de loin la fondation de Québec. Louis Hébert s’intéressait d’autant plus à cette œuvre qu’il conservait toute son affection pour la Nouvelle-France. M. de Champlain lui proposa de l’emmener avec lui. Louis Hébert fut comblé de joie ; il allait enfin revoir le Canada, et reprendre la vie du colon, cette vie si pleine de charmes pour lui malgré les sacrifices qu’elle exigeait. M. de Champlain, en présence de l’acquiescement de Louis Hébert, se sentit plus courageux pour continuer son entreprise. Il connaissait de vieille date le zèle de cet apothicaire, devenu, à Port-Royal, un agriculteur passionné. Avec lui il avait défriché un petit coin de la terre acadienne. En sa compagnie il avait jeté dans le sol fécond la semence productrice et recueilli la première moisson. Enfin, la Nouvelle-France allait avoir son premier colon ! D’autres, sans aucun doute, suivraient plus tard le chemin qu’il aura tracé ; ils s’établiront sur des terres ayant vu les succès d’un pionnier si enthousiaste et si persévérant !

Telles étaient les espérances que M. de Champlain entretenait sur Louis Hébert. Mais une question restait à résoudre. Les Associés consentiraient-ils à le laisser passer au Canada avec sa famille ? Voilà ce qui inquiétait le fondateur de Québec. Il se rendit auprès d’eux et leur représenta les services que Louis Hébert pourrait rendre aux hommes du poste aussi bien qu’aux engagés, et il les assura que cet apothicaire n’exigeait, pour son travail, que la permission