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nes. Sans les secours apportés par les sauvages, les colons seraient morts de faim. Malgré ces privations tous avaient bon courage. Au printemps chacun se mit à défricher son lopin de terre et les semences furent achevées, les jardins agrandis, de sorte que l’avenir de la colonie parut enfin sous un jour plus riant.

Au mois de juin, M. de Poutrincourt partit pour la France laissant le commandement du fort à son fils, M. de Biencourt. C’était un jeune homme de vingt-quatre ans. Sa douceur et ses manières engageantes lui concilièrent l’estime de tous.

Quant à Louis Hébert, dès son arrivée en Acadie, il s’était acquis l’affection des Français et des sauvages. Les services qu’il rendait à ces derniers pendant leurs maladies, les guérisons étonnantes qu’il opérait, le faisaient passer pour un être extraordinaire. « Aussi, écrit M. Rameau, s’empressaient-ils autour de ce bon ramasseur d’herbes. »

Le chef de la tribu, Louis Membertou, tomba bientôt malade et il vint se mettre sous les soins de Louis Hébert. Les Jésuites l’accueillirent avec la plus grande charité et le soignèrent durant toute sa maladie. Le Père Massé le coucha même dans son lit. Louis Hébert se fit tour à tour cuisinier et médecin, tant il avait à cœur de rétablir le pauvre malade. Cependant Membertou succomba malgré les soins dont il était entouré. Il mourut dans de vrais sentiments chrétiens. L’abbé Fléché lui avait déjà administré le sacrement de baptême.