mière fois, que cet homme s’était exposé aux dangers de la mort pour le bien et le salut des sauvages. Il l’a fait fort souvent et nous a laissé des exemples qui sont au-dessus de l’état d’un homme marié, et qui tiennent de la vie apostolique, et laissent une envie au plus fervent religieux de l’imiter[1]. »
« Telle fut, dit l’abbé Gosselin, la fin tragique et vraiment héroïque de Nicolet : couronnement glorieux, on peut le dire, d’une vie toute de dévouement et de sacrifices pour le bien de sa patrie et de la religion[2]. »
Quelques jours après cet accident, le sauvage pour lequel Nicolet s’était dévoué, fut sauvé par des Français et les missionnaires des Trois-Rivières. Il montra plus tard sa reconnaissance pour ce bienfait qu’il avait reçu en engageant ses compatriotes à envoyer une députation chez les Iroquois afin de délivrer le Père Jogues : « Si cette démarche ne réussit point, elle prouve, dit l’abbé Ferland, que la reconnaissance n’était pas étrangère à tous les cœurs sauvages[3]. »
L’inventaire des biens de Jean Nicolet fut passé aux Trois-Rivières, par André Crosnel, caporal. Le 7 novembre 1642, Joseph de Rhéaume fit la criée publique. Cette vente, annoncée au prône de la grand’-messe, fut faite en présence de Pierre Nicolet, Jacques Hébert, Jean Godefroy… Pierre Nicolet acheta