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La naïveté des sauvages et leur ignorance fort excusable procuraient aux interprètes l’occasion de les instruire.

L’auteur de la Relation de 1637 nous en donne une preuve bien frappante. « Les sauvages, dit-il, m’envoyèrent chercher pour assister à la mort du petit Ignace qui agonisait. Comme nous venions de nous retirer après avoir récité quelques prières, pour parler aux sauvages, le petit mourut. Une pauvre femme voyant cela dit au sieur Olivier que j’aurais dû me trouver à sa mort afin de bien diriger cette âme vers le ciel à l’aide de mes prières. Peut-être, ajoutait cette femme sauvage, cette pauvre âme s’égarera-t-elle de son chemin faute d’avoir être bien dirigée ? »

« Le sieur Olivier, écrit le même Père, me raconta une autre simplicité : Un sauvage qui l’avait accompagné avec quelques autres français dans une chapelle pour remercier Dieu de les avoir sauvés du danger de se noyer dans un naufrage, le sieur Olivier lui demanda après l’accident quelles pensées il avait eues lorsqu’il se débattait au milieu des eaux ? — Je me souvenais, et j’ai ouï dire, que les Français vont en un lieu plein de plaisirs après leur mort. C’est pourquoi, je disais : voilà qui va bien que je meure avec eux, car je ne les quitterai pas, j’en prendrai bien garde, et je prendrai le même chemin qu’eux après ma mort. »

Le passage suivant nous montre la bonté d’Olivier Le Tardif. Depuis plusieurs mois le Père Le