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souffert et tant prié pour le succès des démarches de M. de Champlain. Une si longue persévérance, au milieu des épreuves, méritait une récompense. Elle leur fut donnée quand ils eurent le bonheur d’assister à la sainte Messe, qui fut célébrée dans leur maison, au milieu des larmes de tous. Le Te Deum chanté sous cet humble toit de chaume marquait la reprise des travaux de colonisation que la France devait continuer de longues années sur nos bords avec le concours de pionniers généreux, qui devaient nous tailler, sur ce continent, un domaine plus grand que l’Europe.

Voilà un exposé sommaire des services rendus à la Nouvelle France par Louis Hébert et sa famille. L’œuvre de ces héros, trop longtemps méconnus, devait nécessairement attirer sur eux l’admiration des vrais patriotes. Aussi, après nous, s’inspirant de nos modestes travaux, d’autres ont écrit de belles pages sur ce sujet patriotique, mais ils n’ont pas jugé à propos de nous donner crédit des recherches que nous avions faites ; nous ne leur en voulons pas pourtant, car ils ont contribué à faire connaître les grands ancêtres et à les faire aimer.

Mais voilà que l’on s’apprête à célébrer dignement le troisième centenaire de l’arrivée du premier colon canadien. Répondant à nos vœux les plus chers, la ville de Québec immortalisera, par un bronze superbe, non seulement Louis Hébert mais encore Guillaume Couillard. À l’endroit même où jadis s’élevait le vieux marché de Québec, en face de la Basilique, dont Couillard a donné le terrain, sur une partie du domaine qu’ils ont défriché de leurs mains, le monument Hébert-Couillard se dressera bientôt, grâce à la générosité des Canadiens reconnaissants. Il sera pour les générations futures une sublime leçon de courage et de constance.