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çais que sauvages. Tous montraient le plus grand empressement pour assister à la classe malgré l’inclémence de la température. Quelques-uns, à moitié vêtus, devaient parcourir plus d’un quart de lieue pour s’y rendre.

À la chapelle, le Père faisait placer les garçons d’un côté et les filles de l’autre, ayant soin que les petites filles sauvages fussent auprès des petites françaises et les petits sauvages auprès des français : « afin d’apprendre plus facilement aux petits barbares à joindre les mains, à se mettre à genoux, à faire le signe de la croix et la révérence, en voyant faire ces actions aux petits français et aux petites françaises. »

Les classes s’ouvraient par le signe de la croix, la récitation de l’Oraison Dominicale, qui était suivie du Symbole des Apôtres, dont le Père chantait quelques strophes en langues sauvages. Il donnait ensuite des explications sur le catéchisme ; de temps en temps les enfants subissaient des examens en public et quelquefois ils répondaient si bien qu’ils étonnaient ceux qui les entendaient.

C’est à cette première école que les enfants de Guillaume Couillard, d’Abraham Martin, de Pierre Desportes, apprirent le catéchisme et les lettres françaises.

En 1636, Olivier Le Tardif fut le parrain d’un enfant sauvage ; Mme Hébert en fut la marraine. Ce baptême fut administré dans des circonstances si extraordinaires que nous croyons devoir les raconter ici.