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sublime n’est pas assez mise en lumière ; nous devons la mieux faire connaître afin qu’elle serve d’exemple à la génération présente.

En l’année 1627, nous trouvons tous les membres de la famille assistant au baptême d’un petit sauvage qui avait été sous les soins de Mme Hébert. Le Frère Sagard nous apprend que depuis longtemps il était tourmenté par le démon. Ses crises étaient affreuses. Mme Hébert et les Récollets l’avaient préparé pour lui faire recevoir le saint baptême. Au sortir d’une attaque plus forte que les précédentes, les Pères résolurent de le baptiser. La cérémonie donna lieu à une solennité extraordinaire.

Le Père Lallemand, Jésuite, célébra la Sainte Messe durant laquelle le Père Joseph Le Caron, Récollet, donna le sermon. Après la messe, le néophyte, tout de blanc habillé, se présenta à la porte de l’église. En présence de tout le monde, il répondit avec assurance aux questions exigées par le Rituel Romain. Comme il persévérait dans la résolution de recevoir le baptême, il fut introduit dans l’église, et le Père le baptisa. M. de Champlain fut parrain, Mme Hébert fut toute heureuse d’en être la marraine. La plupart des Français tinrent à honneur d’assister à cette cérémonie. Lorsque le Te Deum fut entonné, les canons du fort annoncèrent aux deux rives du Saint-Laurent que l’Église comptait dans son sein un enfant de plus.

Après la cérémonie, les Pères, le chef sauvage et le nouveau baptisé prirent le dîner avec M. de Cham-