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tout quel honneur que de recevoir dans leur humble demeure les représentants de Dieu ! Mais ne méritaient-ils pas une attention toute particulière de la divine Bonté, ces pauvres colons qui, depuis si longtemps, avaient été privés des secours de la religion ?

« Aussi, dit M. Bourassa, lorsque la France vint reprendre possession de son domaine, rendu par l’Angleterre, ce fut sous le toit de la veuve Hébert qu’elle chanta son Te Deum, et offrit à Dieu son sacrifice d’action de grâces, il n’y en avait pas d’autre resté intact au Canada, et certainement qu’on n’en aurait pas trouvé de plus digne d’un pareil honneur. Car, c’est sous ce seul et humble chaume qu’avait survécu la parole, la foi, l’espérance de la France-mère, qu’avait palpité son amour, qu’avait reposé comme une immortelle relique, le germe déjà indestructible de la Nouvelle-France. Le roi récompensa plus tard ce courage viril : il créa un fief en faveur de Couillard, gendre de la veuve Hébert, et lui conféra le titre et les privilèges du seigneur. Et Dieu fit sortir de ce berceau des Hébert, une légion d’hommes forts et vertueux qui allèrent propager et implanter, sur toutes les rives du Saint-Laurent, ce nom et les traditions de bien et d’honneur puisées au sein de leur première mère. »