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qui vient de cista, urne, indique la fonction du jeune homme ? On sait que les Romains avaient deux sortes d’urnes pour les votes : l’une, appelée cista, présentait une large ouverture et contenait les bulletins offerts aux électeurs ; l’autre, nommée cistella, avait l’ouverture très étroite et servait a les recueillir. Peut-être ce jeune défunt était-il questeur au sénat.

Une seconde niche, qui appartient également à un adolescent, porte ces mots écrits autour de la tête : 0 RAMIOR. Une troisième représente une femme au cou allongé, à la chevelure tressée en limaçon, sans aucune légende ni attributs funèbres. Une quatrième, très grossière, porte l’inscription : D. M. MEMORIE CVCVMILE FILIE. Dans le tympan sont sculptées deux figurines d’un aussi mauvais style, séparées par un objet qu’elles semblent frapper. Une cinquième est un bas-relief, dont il ne reste que la tête en partie mutilée, autour de laquelle on peut encore distinguer ces mots : ADITIE DTOTIAN. C’était, suivant le docteur Humblot, de Jussey, une anagramme ou sont compris les mots Dittationi, Dittationoe et Didattitionoe, d’où il concluait, en s’étayant d’ailleurs sur d’autres conjectures moins hasardées, que le village de Corre est l’ancien Dittatium[1].

Comme type de ces monuments funéraires et d’une

  1. Les auteurs de la Nouvelle Diplomatique disent que cette manière d’intervertir les lettres a été en usage dans tous les temps. Selon saint Jérôme, le prophète Jérémie s’est servi quelquefois de ce genre d’écriture ; et Suétone nous apprend que Jules-César employait aussi ces caractères, qu’il appelait coecas litteras. Pratbernon et Humblot mentionnent encore dans leurs Mémoires un fragment d’inscription trouvé dans le cimetière gallo-romain. On y lit : D- M. TIBER. MASC. AVOANA