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l’intérieur des villes ; mais au nom de la salubrité publique, la loi des douze tables ordonna d’inhumer au dehors. A dater de cette époque, on vit les tombeaux s’élever au bord des grands chemins. C’était une leçon publique donnée à l’homme, pour lui rappeler qu’il est mortel, et pour le porter à l’imitation des grandes vertus célébrées par les monuments funèbres.

Selon cette coutume, le cimetière de Corre avait été placé le long de la route qui se dirigeait vers Châtel-sur-Moselle. On y a trouvé une grande quantité de médailles, d’urnes et de pierres tumulaires. Ces tombeaux, la plupart, endommagés, sont en pierre de grès, assez commune dans le pays. Ils mesurent 2 mètres de hauteur, sur une largeur de 70 centimètres à 1 mètre. Ils sont taillés en forme de niches, d’où ressortent, en demi-bosses plus ou moins détachées, une ou plusieurs figures d’hommes, et d’enfants dans des attitudes consacrées par les traditions religieuse. Ces monuments, d’un style rudimentaire, étaient debouts et ordinairement isolés. La plupart offrent trois faces, ornées de dessins variés, tels que guirlandes, palmettes, vases de fleurs et mêmes figures enfantines. Les personnages sont revêtus de la tunique, plus souvent de la toge romaine, dont les plis perpendiculaires descendent jusqu’aux chevilles. Un mantelet jeté sur la robe couvre le buste plus bas que le coude. Le cou est découvert et l’on ne voit paraître que les mains, qui portent les attributs symboliques. La robe de quelques-uns est étagée et frangée dans le bas, Le mantelet plus ample et, plus long. Les cheveux symétriquement boucles autour du front, une attitude simple et modeste, impriment à ces images un air de jouissance