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toutes les sinistres impressions que la calomnie de nos malveillants luy avoit peu donner au contraire.

Mais comme nous avons encore une juste appréhension d’un logement de soldats tant de cavalerie que d’infanterie pour un quartier d’hyver, selon les menaces qui nous en sont faictes et les advis que nous en avons receu, nous avons subject de suplier, comme nous faisons très humblement, lad. Cour d’employer son crédit et son pouvoir pour en divertir le malheur, puisque ce seroit l’unique moyen de nous boulverser de fond en comble, nous enlever le pouvoir de vendre, de débiter un peu de meubles qui nous reste, pour employer en acquittement d’une partie de la rançon excessive que nous avons esté contraincts d’accorder, pour nous conserver dans nostre ancienne fidélité, et oster l’espérance à nos ostages de se reveoir un jour dans la liberté qu’ils ont quicté volontairement pour le salut publicque de leurs compatriotes. Nous croions indubitablement qu’il plaira à la Cour d’escouter et prendre esgard à nos misères, et que nous recepvant soubz sa protection et compatissant à nos afflictions, elle ne nous esconduira de nos justes prières, comme nous lui demeurerons inviolablement, etc.


Vesoul, 23 octobre 1641. — Le Conseil de cette ville à la Cour.

Rapport détaillé et justificatif de la composition faite avec le comte de Grancey.

Les vicomte maïeur, eschevins et conseil de la ville de Vesoul, dessirant manifester à tout le monde la sincérité de leurs intentions au procédé qu’ils ont tenuz pour la rachepter d’une entière désolation, la maintenir au service de Sa Majesté et saulver l’honneur et libertés de leurs personnes, supplient très humblement V. S, la Cour souveraine et parlement, et aultres qui verront le présent discours, y adjouster foyd comme à une vérité pure, sans fard ou déguisement, pour laquelle soustenir ils sont prests de porter leurs testes là part où il leur sera ordonné par justice.

Il y a desjà longtemps que les fréquentes courses que la garnison de Jonvelle, tant de cavalerie que d’infanterie, faisoit au voisinage ennemy et bien avant dans la France, auroient occasionné