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litières à leurs chevaulx. Et fault adjouster que où ils logent, qu’ils ne trouvent leur hoste pour les servir, ils perdent tout ce qu’ils rencontrent.

L’armée est postée, sçavoir le quartier général à Purgerot, et l’a remis à Chaulx ; les sergens de bataille, coronel de cavalerie et infanterie, à Fouchécour, Lambrey, Arbessey, Mercey, Gevigney, Aboncour, Bounion, Amoncour, Villers-sur-Port, Gratery et d’aultres, sans avoir esgard si la contagion y est ou non ; l’intempérie passe en campagne.

Le seigneur quartier maistre général m’a requis estroitement, de la part de Son Excellance, d’envoyer à Gray, pour tascher d’avoir par vostre interposition, une quarte du Bassigny et du duché de Bourgongne, si elles se pourront trouver. Verra monsieur Tissot (directeur du génie) Chaffins, qui loge proche monsieur Chassignez.

L’armée du sieur cardinal de la Valette et de Weimard, après leur insendie en Bourgongne, se sont posté devers Langre, à dessain, selon que l’on publie, de faire un gros. Mais nostre armée, puissante comme elle est, conduicte très régulièrement et pollicé rudement, marche en estat de ne rien craindre que la fuitte de l’ennemy. Le sieur Dezolani (Isolani, chef des Croates) et Forcas ont joinct cejourd’huy l’armée, et sont à Gevigney avec leurs gens. Je croy qu’outres ces nouvelles, que monsieur le marquis de Sainct-Martin est arrivé à Brisac, avec ung autre corps d’armée, que l’on faict valoir pour huict mille hommes de pied et quatre régimens de cavalerie, le seigneur chancelier général m’ayant hier dict à disner, où il daigna me convier, que Son Excellance en avoit heu certitude, et que Sa Majesté impériale luy avoit escript, et par les mesmes lectres luy recommande d’avoir ung soing particulier de la Bourgongne. Il dict aussy que la nouvelle du combat de Picardie continue, à la gloire de nos souverains.

Le seigneur agent de Son Altesse Royalle, qui suyt ceste armée en ladicte qualité, m’a requis luy faire ung estat particulier de la deffanse presparée pour la province, en ce passage et au secours de Dole, par ceulx y envoyés, et non ceulement des munitions, mais aussy des desgats faicts aux particuliers, soit en pertes de chevaulx, bestiaulx, insendie, que aultres et par cui ; ayant charge d’en resservir Son Altesse Royalle. Luy ayant respondu ne le pouvoir faire sans ung commandement, et qu’il en auroit des dicts faicts