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chez les jésuites et devint bientôt un prédicateur célèbre et très goûté, même des incrédules. Il se fit entendre à Vienne, en présence de l’empereur Joseph II, et à la cour de Louis XVI, pendant le carême de l’année 1791. Arrêté par les ordres iniques du tribunal révolutionnaire et conduit à la prison de l’Abbaye, le 30 août 1792, il tomba sous le glaive des bourreaux malgré les réclamations du peuple, dont il était le bienfaiteur. C’est au château de Châtillon que ce digne religieux venait quelquefois se reposer de ses travaux apostoliques ; c’est là aussi que Laure Lenfant, sa nièce, vint se consoler plus tard des malheurs de sa famille. Mariée à M. Xavier de Saint-Ouen, qui fut sous-préfet de Mirecourt, elle employa désormais sa fortune et ses loisirs à soulager les pauvres et à composer pour la jeunesse différents opuscules, où elle a peint son noble cœur et son aimable caractère. Elle mourut au Charmont de Lironcourt, à l’âge de cinquante-neuf ans, le 5 octobre 1838, et fut inhumée dans l’église de Châtillon.


La ville de Châtillon était le siège d’une prévôté comprenant Blondefontaine, Melay, Grignoncourt, Lironcourt en partie, et quelques autres villages. Melay avait sa juridiction particulière. Les causes civiles et criminelles étaient portées en première instance devant le prévôt du lieu, ensuite au bailliage du Bassigny, et en dernier ressort à Langres et à Paris, comme celles des autres communautés mouvant du Barrois. Le duc de Lorraine en était le haut justicier.

La paroisse de Châtillon appartenait au diocèse de Besançon, et se trouvait unie à la mense capitulaire de Saint-