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les commissaires, tandis que les Pères se mettent en quête du quartier général. Ils le trouvent à Morey. Introduits auprès de Grancey, ils furent assez habiles pour le décider à se contenter d’une rançon, sans imposer de garnison. De plus, il promit que le traité de sauvegarde, comprenant la ville et ses alentours dans le rayon d’une lieue, serait muni de la sanction de Louis XIII. Simon s’en retourne à Jussey et Chrysostôme revient à Rupt, avec un trompette français que le comte lui avait donné pour escorter les commissaires chargés de traiter avec lui. Ceux-ci rencontrèrent le général sortant de Ray. Il leur fit signe de le suivre et leur donna audience sur le soir, au campement de Scey-sur-Saône. Fier du succès et se voyant recherché avec tant d’empressement, Grancey les accueillit avec sévérité, haussant le verbe et revenant aux prétentions les plus exagérées, c’est-à-dire voulant dix mille écus, la garnison et même le serment au roi de France. Les députés de se récrier contre de pareilles conditions : « Une somme aussi exorbitante, dirent-ils, dépasse de bien loin notre mandat. D’ailleurs, général, sachez que nos compatriotes périront jusqu’au dernier plutôt que de subir votre garnison et de trahir leur souverain. » Puis ils invoquent la parole militaire, deux fois donnée aux capucins. « Eh bien ! soit, répondit le comte, je vous quitte le second et le troisième article. Quant au chiffre de la rançon, je n’en rabattrai pas un denier ; c’est à prendre ou à refuser. Mais si dans vingt-quatre heures je n’ai point nouvelle de votre acceptation et douze otages pour garants, lundi matin je serai devant vos murailles, où j’entrerai par la brèche en moins d’une heure. »