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placés, pour la grande partie, en seconde ligne, derrière les Allemands, le long de la Saône, depuis Darney jusqu’à Ray et Morey. Le reste fut porté en Barrois et en Lorraine, pour occuper Lamarche, Charmes, Remiremont, Plombières, le Tillot et leurs environs. Ces troupes étaient payées par la province : on donnait aux fantassins vingt sous de solde quotidienne, avec la ration ordinaire, une livre et demie de pain ; les cavaliers recevaient deux francs, avec deux livres de pain et une ration d’avoine. On était convenu dans les conférences de Charriez que le roi nourrirait ses régiments et ceux de l’empire ; mais aucun ordre n’étant venu de ce côté pour les munitions, il fallut bien y pourvoir. Un marché fut passé avec Jean Bresson pour un mois de fournitures. D’ailleurs, on tenait en réserve 1,500 mesures de blé au château de Veset, 4,000 à Montmartin et 40,000 à Rupt[1].


Terminons ce nouveau chapitre de nos malheurs par un trait édifiant, dont la place est ici, et qui fait trop d’honneur à notre catholique Franche-Comté pour ne pas être signalé. Les temps étaient bien calamiteux, et pourtant la foi des peuples ne relâchait rien de son obéissance rigoureuse aux lois de l’Église. L’abstinence religieuse était observée dans toute sa rigueur, et les gendarmeries elles-mêmes mangeaient maigre. Mais cette année, l’approche du carême, la cour supplia l’Ordinaire

  1. Corr du parlem. ; mois de janvier 1687, en partie ; divers rapports des commissaires Bauffremont et Yoisey, Charriez, 16 janvier, Scey-sur-Saône et Cléron, 25 janvier ; marché de Bresson, 1er février.