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de Saint-Martin joignit l’armée impériale, et le soir même le général en chef dépêchait ses ordres de tous côtés pour mettre ses divers corps en mouvement au lever du jour, avec armes et bagages. Aucune invasion ne fit si peur à la France ; car la frayeur, prenant pour des soldats réguliers les bandes vagabondes attachées aux régiments, grossissait l’armée à plus de cent mille hommes. De Mandre et Fauquier d’Aboncourt faisaient partie du contingent bourguignon, avec leurs compagnies, tandis que le jeune Gaucher était envoyé avec la sienne au siège de Lure, puis à celui d’Héricourt[1]. Ainsi Jonvelle et sa ligne se trouvaient dégarnis ; mais pour le moment il n’y avait rien à craindre de ce côté, car l’ennemi avait nécessairement son attention toute concentrée sur le Duché.

Il n’entre pas dans notre sujet de suivre la marche de cette campagne de trois semaines, dont l’histoire n’est point inédite, comme celle du séjour de Gallass en Franche-Comté[2]. Résumons seulement les principaux faits. Après avoir pris le château de la Romagne et reconnu Fontaine-Française, les alliés forcèrent Mirebeau en trois jours (21-24 octobre). Ensuite Saint-Jean-de-Losne fut bloqué (25 octobre au 3 novembre). Mais dès ce moment, le ciel, jusque-là si radieux et si clément, se couvrit de nuages ; des pluies torrentielles, gonflant soudain les rivières, inondèrent les vastes plaines de la Saône et de la Tille, au milieu desquelles se trouvait campée l’armée

  1. La ville de Lure fut reprise aux Français le 21 septembre, et l’abbaye ou le château, le 22 octobre (Corr. du parlem., passim.) Héricourt fut assiégé vers la fin de janvier, mais sans succès.
  2. Voir Béguillet, tome II ; Girardot, P. 148 et suiv.