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pauvre frontière, laissée presque sans défense à la merci des Français, des Allemands, des bandits de toute espèce, et surtout de la peste, fléau plus terrible encore et plus dévastateur que celui de la guerre et du brigandage. Un instant cependant cette frontière fut délivrée de la présence des armées ennemies, lorsque Richelieu les eut portées sur le Rhin, contre les impériaux commandés par Gallass, qui menaçait les places fortes de l’Alsace.

Au mois de juillet, Dole était aux abois et les troupes du dehors trop faibles pour secourir la ville assiégée. On prit enfin le parti de demander de la cavalerie au roi de Hongrie et au duc de Lorraine, qui se battait alors autour de Liège, et on leur députa les sieurs de Belmont et d’Arbois, Jacques Outhenin, prieur d’Autrey et curé de Jonvelle, et Gaspard Girardot, de Morteau[1]. Le message fut accueilli : le roi de Hongrie détacha de l’armée de Gallass deux mille cinq cents chevaux, Allemands et Croates, qu’il envoya sous la conduite de Lamboy, sergent de bataille, ayant sous ses ordres les colonels Forkatz et Isolani ; tandis que Charles de Lorraine accourait avec trois mille chevaux et huit cents hommes d’infanterie, par Jonvelle et Jussey (9 août). Après avoir rallié à Pesmes les divers contingents de secours, le duc se présenta devant le prince de Condé (12 août), avec sept à huit mille chevaux et six mille fantassins[2]. Le 15 août, les Français étaient en pleine retraite et la ville de Dole sauvée.

  1. Girardot, P. 121.
  2. Ibid., 116 ; lettres de Petrey de Champvans, dans Boyvin, p. 76 à 86.