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baillis, prévôts, sergents, procureurs, notaires, fourches à quatre piliers, foires et marchés. Elle avait deux églises paroissiales, une chapelle seigneuriale, une familiarité, un prieuré et une maison de carmes, le tout richement doté. Sa communauté de bourgeois, affranchie du servage en 1854, était gouvernée par un maire, deux échevins et un conseil de prud’hommes élus par elle-même.

La place était défendue contre la violence du dehors par le lit profond de la Saône et par une ceinture de bonnes murailles. Une citadelle et des forts détachés protégeaient la partie septentrionale, qui n’était point couverte par la rivière. Placée comme une sentinelle avancée sur les frontières de France et de Lorraine, cette forteresse commandait les grandes routes de Comté en Lorraine et en Champagne ; elle était la clef du pays sur ce point, et par conséquent des plus exposées aux attaques de l’ennemi, comme aux charges que rendait nécessaires la défense nationale. C’était un poste d’honneur et de danger : vingt fois dans chaque siècle elle vit les armées étrangères se présenter devant ses remparts et y trouver une barrière infranchissable. Mais, après avoir été longtemps la terreur des ennemis de la patrie, Jonvelle succomba en 1641, livré à une armée française par son lâche gouverneur. La ville fut brûlée, ses murs, ses forts et son château rasés de fond en comble. Aujourd’hui Jonvelle n’est plus qu’un village ordinaire,