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sa honteuse conduite de Jonvelle dans le sang de l’ennemi, résista vigoureusement aux Lorrains et leur tua bien du monde, quand ils se présentèrent à la porte de Bourg-Dessus. A ses côtés combattait un brave officier de Jonvelle, que nous avons déjà signalé, le capitaine Thierry la Valeur. Quelques jours auparavant, il était allé reconnaître les ennemis jusqu’aux environs de Fretigney, où il leur avait tué douze hommes et fait trois prisonniers[1]. Au 3 mars, Champagney informait la cour d’Espagne que les gens de Tremblecourt avaient déjà tenu toute la province, jusqu’à Besançon et même jusqu’à Salins, forçant ou affrontant toutes les forteresses, ruinant le pays et faisant un immense butin, qu’il estime à plus de trois cent mille écus, sans parler des rançons extorquées[2].

Enfin les secours demandés arrivèrent et rendirent un peu de courage au pays. Ferdinand de Velasco, gouverneur de Milan et connétable de Castille, envoyé par le roi, à la tête de vingt mille hommes, Espagnols et Italiens, entra le 7 mars à Besançon, et commença

  1. D. Grappin, ibid., 128, lit, et aux Preuves,p. 31 ; Mém. de Champ., IV, 16 février.
  2. « L’ennemi a jà faict butin, sans qu’il fera, de plus de deux cent mille, voire je pourroy dire trois cent mille escus vaillant, etdavantage, en bled, vin, chevaulx et bestial…, sans les rançonnements… Le pays se ressentira du fléau actuel pendant quelques générations… Mais pendant qu’on nous paist de belles parolles, nous perdons tout, et le roy pourroit tant perdre, pour petit que le pays soit, qu’il s’en sentiroit plus avant qu’il semble… L’on attend le secours de don George Manricque, qui jà n’a tardé que trop, n’estant qu’à journée ou journée et demye de ce pays (en Bresse). Et cependant je ne voy point qu’on ait délibéré de rien faire que l’attendre les bras croisés… On parle de résolutions à prendre bientôt… Mais on nous pourroit bien faire de la bouillie quand nous serons morts. » (Mém. de Champagney,, IV, 92 à 106 ; Dole, 8 mars, lettre à Laloo.)