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des ligueurs (1591)[1].

Henri IV régnait en France depuis 1589. Après avoir désarmé la Ligue par son abjuration (1593), qui lui ouvrit les portes de Paris (1594), il tourna ses forces contre l’Espagne, qui l’avait peu ménagé dans les discordes civiles et l’un de ses projets fut de lui enlever la Franche-Comté. Du reste, il était poussé à cette conquête par une femme trop célèbre pour l’honneur du monarque, Gabrielle d’Estrées, qui voulait faire de cette province un [apanage |apanage]]}} à l’un de ses bâtards[2]. Un capitaine lorrain, parent du roi, fut chargé par lui d’entrer en avant-coureur dans le Comté, pour le ravager, en forcer les places et préparer ainsi la conquête projetée. C’était Louis de Beauveau, seigneur de Tremblecourt, nom d’aussi funeste mémoire pour notre pays que ceux des Louis XI, des Georges de Craon, des Charles d’Amboise et des Wolfgang. Deux autres officiers lorrains, non moins farouches, Loupy et d’Aussonville, baron de Saint-Georges, devaient l’appuyer de leurs corps d’armée. Dès l’année précédente, Aussonville avait formé le sien, fort de trois ou quatre mille hommes, aux environs de Deuilly en Vosges, et de Fontenoy-le-Château, que les Lorrains venaient d’usurper. Le péril était imminent. Déjà l’ennemi avait fait reconnaître la place de Jonvelle par deux espions déguisés en mendiants, qui la visitèrent à leur aise. A leur retour, une femme qui travaillait

  1. Mémoires de Champagney, IV 307 ; D. Grappin, Guerres du seizième siècle, p 103 à 115.
  2. D. Grappin, ibid., p. 182, 183, et Preuves, p. 42.