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Saint-Remy et Charriez tuant, pillant et brûlant tout ce qu’il rencontre. " L’abbaye et les religieux de Cherlieu passèrent par leurs mains, dit Gollut, et ils cogneurent et expérimentèrent leur avarice et cruauté[1]. " L’abbé paya douze cents livres de rançon. Les malheurs de Faverney ne furent pas moindres[2]. Partout la soldatesque brutale pillait les églises et entraînait les prêtres prisonniers, pour extorquer d’eux quelque bonne rançon. Tristes temps, qui ne rappelaient que trop les invasions barbares des premiers siècles ! La fureur des armes rendait sourd à la voix de la pitié comme à celle de la religion : tout prisonnier qui ne donnait point espoir d’une rançon convenable, était tué sur-le-champ. Les garnisons assiégées obtenaient encore, en capitulant, de sortir avec la vie et les bagues sauves. D’autrefois il fallait racheter sa vie en sortant de la place en chemise, un bâton blanc à la main, comme on le vit à Grammont et à Fallon (août 1475)[3]. Quant aux malheureux défenseurs des places forcées, ils étaient impitoyablement passés par les armes, décapités, arquebusés, pendus aux créneaux, jetés à l’eau, précipités sur la pointe des piques, écartelés. Quelle différence de ces mœurs barbares avec le droit des gens, si noblement chrétien, qui modère aujourd’hui avec tant d’humanité les sanglants débats de la guerre !

Le bailli d’Amont était alors Olivier de la Marche, retenu dans le nord auprès du prince Charles. Son lieutenant, ayant levé en toute hâte les milices de l’arrière-ban,

  1. Gollut, col. 1290.
  2. D. Grappin.
  3. Gollut, Col. 1290.