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avait spolié les héritiers légitimes de Philippe. On croira facilement que le descendant du dernier des Jonvelle, le brillant maréchal Pierre de Beauffremont, devenu premier chambellan de Philippe le Bon à la place de Jean de la Trémouille, ne fut point étranger à une mesure qui frappait une famille enrichie des dépouilles de ses aïeux. Quoi qu’il en soit, les fiers et puissants la Trémouille eurent la hardiesse de protester, de réclamer, d’intriguer, par le moyen du roi de France ; mais ce fut en vain. Nous verrons comment ils se vengèrent plus tard sur le Comté et sur Jonvelle en particulier, qu’ils finirent par ressaisir. En attendant, les duchesses de Bourgogne ajoutèrent le nom de Jonvelle à leurs titres fastueux : Isabelle de Portugal le porta jusqu’à sa mort.

A cette époque et depuis longtemps, les fonctions de capitaine et de bailli se trouvaient cumulées, de sorte que le châtelain ou gouverneur de Jonvelle exerçait la double autorité militaire et civile, par lui-même ou plus ordinairement par un lieutenant tenu à la résidence. Capitaine, il commandait la garnison de la place et conduisait les vassaux de la seigneurie aux expéditions d’armes, sous la bannière du prince. Lorsqu’il s’agissait de renforcer la garnison ou de commander les retrahants, pour y faire le guet et garde dans le cas d’imminent péril, il avait recours au bailli d’Amont et aux officiers du fisc pour infliger aux récalcitrants des amendes convenables. Dans le siècle suivant, Jonvelle eut son capitaine et son bailli distincts ; mais nous verrons, en 1620, revenir l’unité du commandement, sur les réclamations des habitants eux-mêmes.

Les comptes de Jean Bézart, premier receveur de