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et comme la peste marchait de compagnie avec la torche et le glaive, le pays fut dépeuplé, de même que cent ans auparavant, et nombre de villages disparurent pour toujours[1].

Pour surcroît de maux, la frontière de Jonvelle était encore visitée par d’autres dévastateurs, les Lorrains du voisinage, qui subissaient à leur tour les hostilités des Comtois, et cela malgré la paix conclue entre Philippe le Bon et René de Lorraine (1437). Il fallait de toute nécessité réprimer ces infractions désordonnées. Pour atteindre ce but, les ducs de Lorraine et de Bourgogne nommèrent des commissaires, qui se réunirent en conférence à Jonvelle, le 13 juin 1440. Ces plénipotentiaires étaient, d’une part Jean de Fénestranges, Erard du Châtelet, Ferry de Parroye, bailli de Nancy, et Gérard d’Haraucourt, pour le prince de Lorraine ; et d’autre part, Philibert de Vaudrey, bailli d’Amont, Jean Poinsot et Jean de Salins, son fils, pour Philippe le Bon. Ils rédigèrent le protocole suivant :

" 1° Le traité de paix et d’alliance convenu entre Sa Majesté le roi de Naples (René) et monseigneur le duc de Bourgogne, sera de nouveau publié en tous les lieux accoutumés.

" 2° Pour veiller à son observation de point en point, sont nommés conservateurs : Gérard d’Haraucourt, Erard du Chatelet, le bailli d’Amont, Didier de Cicon, seigneur de Gevigney, et en cas de différend, noble et puissant messire Thiébaud de Neufchatel.

" 3° Ils s’assembleront au moins deux fois par an,

  1. Essai, II, 435, 466. Les Écorcheurs étaient ainsi nommés parce qu’ils prenaient jusqu’à la chemise.(Monstrelet.)