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Rochelle demeura sous le séquestre jusqu’en 1388[1].

Quant à Celui de Jonvelle, la Comtesse, rentrée à Gand, s’en dessaisit entre les mains du jeune duc, dans les conditions suivantes. Elle avait en Franche-Comté de grands domaines, provenant de la succession de la reine Jeanne, sa mère, fille du comte Othon IV. Voulant être seule dame suzeraine dans le bailliage d’Aval, elle engagea Philippe à lui laisser Poligny, Grimont et sa châtellenie, avec tout ce qu’il tenait dans cette région du chef de sa femme. En échange, la douairière céda aux jeunes époux les villes, châteaux et seigneuries de Montjustin, Jussey, Vesoul, Charriez, Montbozon, Chatillon le-Duc et Baume-les-Nonnains, avec les fiefs et arrière-fiefs qui en dépendaient, le tout devant produire un revenu de quatre mille livrées de terre. Puis la charte continue ainsi : " Item est accordé que le chastel, ville et chastellenie de Jonvelle-sur-Soone, qui sont à présent en la main de Madame d’Artois, pour plusieurs pilleries et maléfices qu’on dit avoir esté faicts dez ledit chastel et par le consentement de la dame de Jonvelle, tant sur le royaume comme en plusieurs autres lieux, se bailleront, avec les choses dessus dites, à mesdits seigneur et dame de Bourgoingne, pour en faire raison et justice… » (Gand, 1er mai 1375)[2]

Philippe le Hardi ne garda que trois ans la terre de Jonvelle. Un favori, son parent, non moins aimé de la duchesse que de lui, convoitait cette riche baronie : c’était Guy de la Trémouille. Déjà le duc, en 1372, lui

  1. Chambre des comptes, 5e registre ; Archives de la Côte-d’Or, ibid.
  2. D. Plancher, III,48,49, et aux preuves, p. xl.