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des faits d’armes du prévôt de Jussey et de Guy de Vy contre le château de la Rochelle, Thomas entre à Jussey, y tue plusieurs bourgeois et met la ville au pillage. De là il pousse à Jonvelle, dont il ravage les environs, après avoir brûlé plusieurs maisons du faubourg Sainte-Croix[1]. Les terres de Jean de Vy, à Demangevelle, à Bourbévelle, à Corre, à Ranzevelle, furent des plus maltraitées. Ensuite, il entreprit de forcer dans son manoir Barthélemi de l’Etang, beau-frère de Jean de Vy ; mais ici la fortune le trahit et il fut fait prisonnier, Cet échec désarma les rebelles, qui obtinrent le pardon de leurs excès et la remise de tous leurs dommages, par l’intervention du sire d’Apremont. Le bailli du comté signa la charte de grâce et la fit confirmer par la comtesse Marguerite et par le roi de France. Mais Thomas de la Rochelle n’en resta pas moins dans les sombres oubliettes de la Grange de l’Etang (près de Jussey), d’où il ne s’échappa que longtemps après. Le fief de la

  1. Quelques-uns de ces détails nous sont révélés par les comptes de la seigneurie de Jonvelle. On lit à l’article des cens imposés aux habitants de Jonvelle pour leurs maisons, terme de la saint Remi 1375 : « Cy-après s’ensuignent cil qu’il n’ont paié que demi-eschief, 2 sols 6 deniers, parce que lour maisons sont arses par Mons. Thomas de la Roichelle, et quant elles seront refaites, ils paieront entier, 5 sols. (Total, sept incendiés)… Jacques li borne se fait excuser, parce qu’il est sergent ; Vinez li pourtiers, parce qu il est pourtiers ; li Bruiers, parce qu’il a demourey au temps passé dessobs mons. Huart de Mandres, et dorez en avant il paiera, car il a acquis une maison sous monseigneur (le duc) ; Jehan Girars, parce que je n’ai pas encoir demourey an et jour à Jonvelle… Cy-aprés sont poures femmes vesves, de quoy l’on ne puet riens avoir, pour pouretey, qui ne tiennent pas de feu, mas sont aubergies por Deu. (Total, sept.) » Dans cette recette figurent quarante-huit sujets payant la redevance entière, dix autres sans héritage, ne payant que la moitié, enfin quatre déclarés francs. (Archives de la Côte-d’Or, B, 4968.)