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despotiques du droit romain, qui gouverna la Gaule nouvelle pendant plusieurs siècles. Heureusement la religion, qui avait procuré l’abolition de l’esclavage ancien, en apprenant aux hommes qu’ils sont tous frères, put adoucir plus d’une fois les rigueurs de l’esclavage féodal. Toutefois les sentiments de mansuétude et d’humanité qu’elle inspire n’eussent pas suffi, de longtemps, à procurer aux peuples l’établissement des communes avec un peu de liberté. Si les nobles n’avaient pas fini par comprendre que les affranchissements, condition nécessaire d’accroissement et de prospérité pour les populations, devenaient par là un profit assuré pour le seigneur comme pour le sujet (presque toutes les chartes d’affranchissement préposent ce remarquable considérant), et s’ils n’avaient eu besoin d’acheter ainsi la puissante assistance des milices bourgeoises pour leurs guerres incessantes. Les rois de France, comme Louis le Gros et ses successeurs, qui sentirent ce besoin avant tous les autres, donnèrent aux premiers vassaux l’exemple des concessions ; et par cette générosité intéressée, les grandes villes d’abord eurent leurs communes et leurs franchises. Dans le comté de Bourgogne, l’impulsion de cette politique heureuse et pleine d’humanité fut donnée par les illustres familles de Chalon et de Vienne.

Ce fut à l’exemple de ces hauts et puissants barons, ses alliés pour la plupart, que Philippe de Jonvelle voulut aussi gratifier sa ville d’une charte de franchises, qui du reste ne fut que la confirmation et l’extension de libertés municipales déjà préexistantes et anciennes. En son nom et en celui de ses héritiers, il déclare affranchir