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les cérémonies

les uns aux autres. Nous croyons qu’il est peu de points sur lesquels l’imagination d’architectes entreprenants et novateurs puisse exercer plus heureusement son effort. On est à cet égard dans une ornière. Honneur à qui trouvera et indiquera the way out.

vi — Les Cérémonies

Le chapitre des « cérémonies » est, on le comprend, l’un des plus importants à régler. C’est par là surtout que l’Olympiade doit se distinguer d’une simple série de championnats mondiaux. Elle comporte une solennité et un cérémonial qui ne seraient point de mise en dehors du prestige que lui valent ses titres de noblesse.

Et d’autre part, il convient d’éviter l’écueil d’une vaine parade et de se tenir strictement dans les limites du bon goût et de la mesure.

Si nous consultons l’histoire, nous apercevons l’antique Altis sillonnée, durant les Jeux, de cortèges de toutes sortes mais auxquels le plus souvent, un acte religieux servait de prétexte. Athlètes, spectateurs, fonctionnaires offraient des sacrifices successifs aux divinités symboliques dont les images et les autels parsemaient l’enceinte sacrée. Il est bien difficile de déterminer le degré de majesté et de véritable beauté atteint par ces évolutions ; elles s’accomplissaient en tous cas avec le sérieux désirable. Les anciens possédaient évidemment le sentiment de l’évolution collective que nous avons perdu mais qu’il serait aisé de retrouver, aucune bonne raison ne permettant de leur attribuer à cet égard une supériorité immanente ; leur supériorité, ils l’avaient acquise et développée par l’habitude. Il faut avouer que le caractère particulièrement humain que revêtaient les cultes alors en vigueur facilitait cette acquisition et ce développement. De nos jours, il n’y a plus guère de culte public possible et ses manifestations de toutes façons ne se prêteraient à rien d’équivalent. Quant aux fêtes civiles, on n’est encore parvenu nulle part à leur donner un aspect de véritable noblesse et d’eurythmie.

L’expérience de l’antiquité, toutefois, peut nous être utile. Les « sacrifices » dont nous évoquions tout à l’heure le souvenir, n’étaient que des formules recouvrant l’expression d’un double