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une olympie moderne

probablement laissés libres de choisir leurs sujets. Quoi qu’il en soit, au point de vue qui nous occupe, l’Olympie dont nous rêvons ne peut manquer de contenir une enceinte pour les auditions musicales ou les représentations théâtrales et des galeries d’exposition.

Nous disons à dessein : une enceinte — et non une salle de concert et de théâtre. Non pas que cette solution soit exclue. Affaire de climat, du reste, dans une grande mesure. Mais ce n’est pas à l’heure où ressuscite de tous côtés le goût du plein air qu’il conviendrait de n’apercevoir qu’un des aspects de la question. Ne pourrait-on d’ailleurs trouver une formule nouvelle du genre de celle qui fut esquissée au fameux Théâtre du Peuple de Bussang et par laquelle le plein air et la construction puissent s’associer utilement d’une façon qui serait très olympique. Aux architectes de s’ingénier. En tous cas les voici prévenus ; l’Olympie moderne aura des tableaux, des cartons, des statues à exposer, des auditions musicales et des représentations théâtrales à organiser.

iv — Les Qualifiés

Combien d’athlètes, dans l’Olympie moderne, prendront part aux Jeux ? La question est de celle dont les participants au concours d’architecture ont motif de s’inquiéter. Le nombre des athlètes et le nombre des spectateurs, voilà deux données très essentielles. Les dimensions de la nouvelle cité en dépendent. Nous parlerons au chapitre suivant des spectateurs. Pour ce qui est des athlètes un problème préalable se pose, celui de la qualification. Il est évident que les Jeux Olympiques ne peuvent être ouverts à tous venants en un temps ou pareille hospitalité, vu la popularité universelle dont jouissent les sports, aboutirait facilement à plus de dix mille inscriptions et nécessiterait des éliminatoires interminables. Mais par quels procédés fixer le chiffre et la qualité de ceux qui seront admis à concourir ?

La qualification se présente sous plusieurs aspects. Elle peut être technique, ethnique, sociale, morale. Les Grecs en admettaient une autre ; chez eux certaines prescriptions religieuses étaient de règle. Il est à peine besoin d’indiquer qu’aujourd’hui discuter l’utilité d’une pareille législation serait oiseux. De même toute tentative pour ériger le privilège de certaines classes sociales au