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essayer, et maintenant ils ont leur place au soleil militaire ; ils sont enrôlés pour le grand œuvre de la défense nationale.

C’est aussi le service d’estafettes et d’éclaireurs que nous prétendons faire ; des réformes ont été décidées ; il a été convenu entre vous et l’opinion que l’éducation physique et aussi un peu l’éducation morale allaient être transformées. Sur ce terrain nouveau et inconnu, l’Université ne peut s’aventurer sans que des reconnaissances aient été faites ; nous les faisons. Ne craignez pas que le souci du sport nous fasse oublier l’uniforme que nous avons volontairement revêtu. Assurément nous rendons au sport une sorte de culte parce que nous croyons qu’il répond aux aspirations les plus nobles de la jeunesse, parce que nous connaissons les joies saines qu’il procure, parce que nous attendons de lui qu’il rebronze la France. Mais nous savons aussi qu’au-dessus des muscles il y a l’esprit qui seul peut féconder leur travail, il y a l’âme où résident les grandes pensées. Jamais nous ne perdrons de vue les responsabilités qui pèsent sur nous, et nous faisons de notre mieux pour que nos sociétés deviennent les asiles de cette bonne foi, de cette franche camaraderie, et aussi de ce savoir-vivre et de cette bienséance qui doublent le charme des relations humaines. En s’inspirant de ces principes, Messieurs, ceux que j’ai appelés les vélocipédistes universitaires s’efforcent de comprendre et de remplir le devoir présent.


Pierre de Coubertin.

Paris, le 6 mars 1892.


Paris. — Imp. E. Capiomont et Cie, rue des Poitevins, 6.