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correspondance laissent 250 francs à dépenser pour les réunions de l’année et un reliquat de 70 francs pour couvrir l’imprévu. Les réunions dites d’entraînement ne coûtent guère ; on réserve tout pour la journée de championnats. Pour cette circonstance solennelle, presque tous les prix ont des titulaires. Bien délaissée serait l’association qui, parmi les parents ou parmi les maîtres, ne récolteraient aucun secours sous la forme d’une médaille d’argent qui coûte de 12 à 17 francs, ou d’une médaille de bronze qui en coûte 3.

Vous le voyez, Messieurs, l’association se suffit à elle-même avec une cotisation qui n’est pas exagérée. Celle que j’ai prise pour exemple représente la moyenne comme nombre d’adhérents et comme situation. Si les associations parisiennes jouissent de certains privilèges que nous leur procurons, celles de la province ont moins d’occasions de dépenses et plus de facilités de grouper des membres honoraires. Cette dernière source de revenus ira du reste en augmentant à mesure que l’on portera plus d’intérêt à notre œuvre, et que, suivant le vœu d’un universitaire, l’on se rendra compte « qu’une saine et virile éducation physique est la base naturelle, la première garantie d’une bonne éducation morale ». Mais il y a aussi deux personnes auxquelles je fais appel ; l’Université dont le grand maître devrait inscrire chaque année au budget de l’Instruction publique une somme de 5 000 francs destinée à être répartie entre les associations des lycées et collèges — et puis la société des anciens élèves qui pourrait bien se souvenir de ses petits camarades et les aider en cette circonstance. Cela viendra tout seul, il est vrai quand nos jeunes athlètes seront eux-mêmes des anciens élèves. Mille francs, ce serait l’aisance pour nos associations ; au delà, ce serait la richesse.

Mais il y a d’autres dépenses telles que costumes, moyens de transport, goûters, etc… En ce qui concerne le costume, je suis bien aise de faire justice de certains inventaires qui ont été dressés avec beaucoup de mauvaise foi. Il est malsain, malpropre et coûteux de jouer avec les vêtements de ville : malsain, parce qu’on les garde mouillés sur soi ; malpropre, parce que la sueur les transperce ; coûteux, parce qu’on les déchire et qu’on les salit. Je ne sais pas s’il est chic de changer de tenue selon le sport auquel on se livre, mais je sais