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que ce comité, l’Union des Sports athlétiques, et les autres sociétés similaires n’ont pas été fondées en vue de répandre le goût de la toupie, du cerceau, de la balle au mur, etc., mais en vue d’établir les mâles exercices. Eh bien ! ces exercices, je vous ai dit à quoi on les reconnaissait et quelles étaient les conditions de leur succès. Il leur faut la liberté ; il leur faut la hiérarchie. Du moment que vous les admettiez dans un lycée, l’association ne pouvait pas ne pas naître. Elle naquit, en effet, dès le printemps de 1888, à l’École Alsacienne et à l’École Monge ; en 1889, à Lakanal, à Louis-le-Grand ; en 1890, à Buffon, à Michelet, à Henri iv, à Condorcet, à Chaptal, à Bourges, à Rouen, à Saint-Quentin ; en 1891, à Chartres, à Troyes, à Coulommiers, à Rollin, à Voltaire, au Mans, à Versailles, etc. Il ne se passe pas de mois sans que nous apprenions la formation de quelque nouvelle société. La plupart nous sont affiliées et, les suivant de très près, nous sommes en mesure d’affirmer leur étonnante vitalité. Il y a eu pourtant des essais infructueux. C’est qu’entre une liberté insuffisante et une liberté exagérée, le juste milieu est difficile à atteindre. Les maîtres sont comme les élèves eux-mêmes et, mon Dieu ! comme le peuple français tout entier, encore un peu novices en matière d’association.


ii


Ce n’est un secret pour personne que la formule de la discipline universitaire n’est plus la même aujourd’hui qu’il y a dix ans. La nouvelle formule a été donnée dans le rapport déposé au mois de juin 1889, par M. Marion, devant la Commission ministérielle chargée d’étudier « les améliorations à introduire dans le régime des établissements d’enseignement secondaire » et dans le Règlement délibéré en Conseil supérieur qui en consacre les conclusions. Depuis fort longtemps, on discutait à ce sujet, et les opinions sont faites. On doit croire que c’est l’opinion de la majorité qui a triomphé. En tous cas, il convient maintenant d’abandonner le terrain de la discussion pour pénétrer sur celui des faits ; il convient de passer de la théorie à la pratique.

La transition d’un régime à l’autre demande des ménage-