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désir de vaincre il entrait souvent tout autre chose que l’ambition et le sentiment de l’honneur. Sous peine de voir l’athlétisme dégénérer et mourir une seconde fois, il fallait l’unifier et le purifier.

Un seul moyen me parut pratique pour y parvenir : créer des concours périodiques auquels seraient conviés les représentants de tous les pays et de tous les sports et placer ces concours sous le seul patronage qui pût leur donner une auréole de grandeur et de gloire, le patronage de l’antiquité classique. Faire cela, c’était rétablir les Jeux Olympiques : le nom s’imposait : Il n’était pas possible même d’en trouver un autre.

À vrai dire, le nom n’était pas tombé en désuétude : on l’a employé souvent soit pour designer des concours locaux comme ceux que le Directoire tenta d’établir jadis dans le champ de Mars parisien, comme ceux qui se célèbrent encore dans certains villages Grecs — soit pour désigner quelque restitution prématurée ou maladroite comme celle dont Athènes fut le théâtre sous le Roi Othon ; mais, cette fois, il ne s’agissait plus du nom, il s’agissait de la chose. Il fallait faire non point œuvre locale et passagère, mais œuvre universelle et durable. L’idée de réunir à Paris ; un congrès athlétique international se présenta à mon esprit et presqu’en même temps je m’aperçus que cela n’était pas possible, sans un travail préliminaire auquel je m’attelai aussitôt. Rapprocher les unes des autres les grandes Sociétés Françaises de Sport et établir des rapports entre elles et les Sociétés similaires des autres pays s’imposait en premier lieu afin de ne pas donner aux étrangers qui viendraient le spectacle de nos discordes et d’obtenir du dehors des adhésions nombreuses.

L’Union des Sports athlétiques avait semé autour d’elle par sa fondation et ses progrès