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fleurs, les jeunes auditeurs du cours précédent luttant, le torse nu, sous la direction d’un maître émérite ; lorsqu’ils croisaient dans le vestibule à colonnes des escrimeurs sortant d’une leçon de pédagogie sportive ou de géographie commerciale, n’était-ce pas une vision ancestrale qui soudain se levait devant eux, le rappel d’une époque équilibrée où l’exercice physique mêlé aux spéculations de l’esprit liait fortement ensemble les générations présentes et activait le zèle de tous à servir la cité ?

Ne nous laissons pas toutefois dominer par des évocations architecturales ou philosophiques. Ni la splendeur des portiques, ni la présence de l’orateur en vogue ne furent des éléments essentiels. Les gymnases se sont élevés d’ailleurs que dans les villes opulentes ; les modestes bourgades en possédaient, et ceux-là ne furent vraisemblablement ni les moins fréquentés ni les moins influents.

Voici donc ce que nous nous proposons d’accomplir : au sein de la commune, cellule sociale, faire naître « un lieu où, sous des formes simples et n’entraînant point à de grandes dépenses, voisineront l’enseignement, le sport, l’hygiène, l’art, et où fréquenteront jeunes gens, adultes et vieillards, les uns pour agir, les autres pour voir et entendre, tous pour sentir et comprendre. » Il était indiqué que Lausanne, siège du Comité International Olympique, prît la tête d’une semblable entreprise et possédât en quelque sorte l’École normale de cette branche renouvelée de la pédagogie générale. À vrai dire, l’Institut demeure indépendant du Comité international. C’est une œuvre vaudoise et à laquelle nous entendons conserver ce caractère. Mais, quand même, cette œuvre représente bien un nouvel échelon de la renaissance olympique.