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civique, il groupa les citoyens autour du plus parfait des égalitarismes : l’égalitarisme sportif. Il fut, d’autre part, un foyer d’harmonie pédagogique parce qu’il appela à une collaboration féconde les arts et les lettres, l’hygiène et le sport. Un tel contact et une telle collaboration vont être désormais plus nécessaires qu’ils ne le furent jamais. Quels que soient en effet les fondements encore inaperçus de l’édifice qui va s’élever sur les ruines de l’ancien ordre de choses européen, tout le monde est d’accord pour concevoir comme indispensable à la solidité de cet édifice une étroite coopération des bonnes volontés. Ce qui caractérisait l’effort d’hier, c’était l’émiettement ; malgré cela des résultats appréciables avaient été obtenus. À constater de quelle manière l’armature de la civilisation individualiste a tenu sous l’orage, on doit reconnaître quelque exagération dans les propos de ses détracteurs. Il n’en est pas moins certain qu’en face de besoins nouveaux qui vont se dessiner des solutions sociales nouvelles, ainsi qu’il en a toujours été au lendemain des grands événements historiques. La démocratie prochaine, si elle veut durer, devra chercher dans l’organisation simultanée de l’entr’aide et de la concurrence le fondement de sa prospérité ; à l’effort émietté va succéder l’effort coordonné.

Le gymnase antique sera par excellence le temple de l’entr’aide et de la concurrence. C’est là que la force et l’idée, l’individu et la société se rencontreront pour s’appuyer ou se heurter : agitation normale qui est comme la condition du progrès humain.

Ce ne sont pas seulement ces lois générales qui nous inclinent à chercher un principe de vie dans le retour à une institution d’une valeur déjà éprouvée. C’est aussi